Chien

Accoté au bord du soir, le chien attend que vienne,
Crépuscule, l’ombre sur les choses.

Le souffle ras sur dalle de pierre
Peint de buée l’apaisement lisse de la matière.

Fraîcheur recueillie au ventre relâché
Éteint la folie des moments clairs.

L’odeur des heures nées d’hier
Baigne sa mémoire des flots de l’été.

Toute lumière s’épuise, avec elle les instants.
La bête s’étire pour un dernier soupir.

Il abaisse un regard :
Sagesse du vieux chien, tapi au bord d’un soir.