Les nasses du matin
Rejaillissent d’hier
Et retirent à la mer
Tous les fruits de la nuit,
Feux d’argent, ventres d’or
Verdeur hachée d’écume
Monstres gluants d’ombre
Étoilée de poussière
Sur le pont, à l’étale
Frémissent de lumière
Et se noient au grand air
L’écaille bientôt terne,
Mais restent entre mes mains
Quand j’ai trié l’utile
Ces quelques porcelaines
Aux creux inoccupés.
À ces vides nacrés
Je fais le don de l’âme
Et renvoie par le fond
Du geste des semeurs,
Un peu que je sais
Et beaucoup que j’ignore.
1972 ? puis 1982.