Comprendre l’informatique en nuage (2016)

Cloud Computing

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Le nuage est à la mode, il est partout, mais sa définition est un peu nébuleuse pour beaucoup de monde. Dans sa version la plus simple, l’informatique en nuage (Cloud Computing) consiste à utiliser des ressources de calcul ou de stockage à distance, par l’intermédiaire d’Internet, le nuage étant une métaphore pour le réseau des réseaux. Cette définition étant large, le nuage recouvre en fait quantité d’applications très disparates.

Un nom bien étrange

Personne ne sait vraiment quand, mais un jour, quelqu’un a décidé de dessiner un nuage pour symboliser un réseau à la topologie indéfinie, probablement sur un diagramme illustrant une interconnexion de réseaux.

Depuis, le nouveau symbole a fait florès. Tout le monde a repris l’idée, et tout particulièrement pour représenter le plus gros des réseaux, le réseau des réseaux : l’Internet. En effet, comment trouver la bonne métaphore visuelle pour quelque chose qui est par nature flou, mal défini, et donc peu représentable ? Dans l’esprit des gens, le concept du nuage, un volume vaporeux et un peu informe, aux contours vagues et à géométrie variable, répondait parfaitement à la symbolisation d’une masse confuse comme Internet. Rapidement, le nuage est devenu la métaphore visuelle du Net par excellence.

Diagram of CSNET
Nuages en 1981. Ou bien sont-ce des patates ? Ou encore une réminiscence graphique de la représentation scolaire d’un ensemble mathématique ? Je vous laisse juge…
Diagramme d’un réseau
L’orageux nuage Internet foudroie un innocent routeur. Enfin, si j’ai bien compris…
Network interconnection
Le nuage Internet est au centre du monde informatique.

L’expression de “Cloud computing”, pour désigner l’utilisation de ressources informatiques externes disponibles via Internet semble remonter au milieu des années 1990, et son usage se répand une décennie plus tard. En 2007, l’entreprise Dell, qui devait se dire “qui ne risque rien n’a rien”, s’ose à déposer la marque de commerce “Cloud computing”. Sans succès.

Google Trends for ‘Cloud Computing’.
“Google Trends” pour l’expression “Cloud computing”.

Dans le nuage

Jusqu’à récemment, nous avions l’habitude d’accéder à nos données et programmes sur le disque dur de notre ordinateur, ou encore, dans le cas de l’entreprise, souvent sur un serveur situé sur le réseau local. Aujourd’hui, l’accès à vos données et programmes peut se faire via Internet. L’avantage immédiat est que vous n’êtes plus dépendant d’un ordinateur ou de votre présence au bureau ; vos données sont accessibles de partout, n’importe quand, avec une grande variété de périphériques. Elles résident sur un serveur distant, parfois réparties sur plusieurs serveurs, ou encore dupliquées sur des serveurs différents par sécurité. On dit alors qu’elles sont “dans le nuage”, ce qui recouvre une part de vérité pour la plupart des utilisateurs : vous ne savez que rarement où vos données se trouvent exactement, quelque part sur un serveur en “rack” dans une immense “ferme de serveurs”. Quand il s’agit de nuage, les utilisateurs sont souvent laissés dans le brouillard… Aussi, de très nombreux services s’adressant au grand public font appel au nuage sans toujours le mentionner explicitement. Nombre d’entre nous pratiquent ainsi l’informatique en nuage s’en en avoir pleine conscience.

Google Datacenter
Vos messages confidentiels se trouvent peut-être quelque part dans cette ferme de serveurs, composante du nuage.
Photo Google.

Pour les entreprises, |'un des avantages du modèle est de pouvoir redimensionner ses ressources informatiques sans immobilisations comptables. Avez-vous besoin de déployer de nouveaux serveurs, d’une augmentation de la capacité de stockage ou de calcul ? Inutile de faire des investissements matériels : vous louez ce dont vous avez besoin au moment où vous en avez besoin, de manière souple et rapide, nécessitant moins d’administration.

C’est ainsi une délégation d’infrastructure qui permet d’ajuster vos ressources dans des temps très courts, au gré de votre demande qui peut être autant fluctuante qu’impondérable.

L’informatique en nuage existe en trois saveurs :

1. IaaS (infrastructure as a service), service d’infrastructure

C’est la version “bas niveau” du service infonuagique. Il s’agit pour l’essentiel de la location de machines virtuelles sur lesquels le client peut installer le système d’exploitation et les logiciels qui lui conviennent. C’est aussi la location d’espace de stockage, pour des sauvegardes de données par exemple. Le IaaS vous permet d’étendre votre infrastructure en louant par tranches l’infrastructure d’une ferme de serveurs, ou entrepôt de données. C’est au client d’assurer la maintenance de l’environnement logiciel s’il y a.

Un service de location à l’heure de serveurs virtuels, comme Linode par exemple, relève du IaaS, tout comme les services Amazon EC2 et Amazon S3.

2. PaaS (platform as a service), service de plate-forme

Cette version ajoute la fourniture d’un environnement logiciel préconfiguré à l’infrastructure. Par exemple, dans le cas d’un serveur virtuel, c’est le prestataire qui fournit, installe et maintient le système d’exploitation. L’hébergement de sites Web, où vous louez à la fois de l’infrastructure (espace disque, processeur, mémoire vive, connectivité réseau) et un environnement logiciel prêt à l’emploi (LAMP par exemple), relève du PaaS.

3. SaaS (software as a service), service de logiciel

Dans ce cas, vous louez l’utilisation d’un logiciel, auquel vous aurez généralement accès via une interface Web. L’application est hébergée par le fournisseur et s’exécute sur son infrastructure. Google Gmail, Microsoft Office Online, Slack, sont des exemples de SaaS.

Retour du client léger

Le modèle du nuage permet de revivifier le client léger propre aux anciennes architectures client-serveur. Le Chromebook est un exemple de client léger où la plupart des données et applications se trouvent dans le nuage. L’ordinateur est réduit au rôle d’affichage d’interfaces. L’avantage est de pouvoir fournir des postes de travail à faible coût, ce qui est appréciable autant dans le monde de l’éducation que celui de l’entreprise.

Mais si vous vous trouvez dans un endroit sans connexion Internet, vous ne pouvez quasiment plus rien faire. Les fournisseurs de services infonuagiques ne sont pas non plus à l’abri de pannes. Même des géants du secteur : en 2012, une défaillance des serveurs Amazon avait entraîné la chute de quelques-uns de ses clients IaaS : Netflix, Instagram et Pinterest. Microsoft Azure est un abonné aux pannes de toutes sortes, encore en septembre dernier avec un gros problème de DNS.

En résumé

L’informatique en nuage (Cloud Computing) consiste essentiellement en l’utilisation via Internet de ressources de calcul ou de stockage sur des serveurs distants, ressuscitant au passage l’architecture client-serveur. Ce qui est un concept finalement fort simple.

Dans un prochain billet, nous ferons le bilan des avantages et inconvénients d’une solution infonuagique.


Understanding Cloud Computing

It seems that the Cloud has taken the world by storm; yet everyone seems to be a little foggy as to what it is exactly. Simply put, Cloud computing consists in using computing or storage resources remotely over the Internet, the Cloud being a metaphor for the network of networks. This is a very basic definition; in fact, the Cloud covers a very disparate collection of applications.

An unearthly name

Nobody knows who first used a cloud to symbolize a network of indefinite topology, or when; but it probably first appeared in a sketch illustrating an interconnection of networks.

Whatever its origins, the image caught on and spread, now representing the largest network of all, the network of networks, the Internet. What better visual metaphor to describe a hazy, ill-defined and difficult-to-grasp phenomenon? The picture of a cloud, a vaporous, amorphous, poorly delineated mass of variable outline, perfectly matches most people’s idea of the Internet. Overnight, the cloud became THE metaphor for the Net.

The expression “Cloud computing” for the use of external computing resources over the Internet seems to have appeared on the horizon in the mid-90s, covering the entire world a decade later. In 2007, Dell, probably thinking “nothing ventured, nothing gained”, unsuccessfully attempted to copyright the idiom “Cloud computing”.

Up in the Cloud

Until recently, computer users accessed their data and programs on their hard drives or, within companies, on a local network server. Nowadays, data and programs can be accessed over the Internet. The obvious advantage of this is that you no longer need to be sitting in front of your own computer, or physically present at the office, to do your work; data is accessible anywhere, anytime, through all manner of devices. Data can be located on a remote server, spread across various servers, or copied and duplicated on several different servers for security. This is when data is said to be “in the Cloud”, which is at least partly true for most users: you never know exactly where your data is stored, most probably on a rack server in a huge server farm somewhere. Most users are pretty fuzzy as to what is going on in the Cloud. A surprising number of consumer services are Cloud-based, though the fact is not advertised. Which means that most of us are actually into Cloud computing without even realizing it.

One of the advantages of this model is that companies can scale their IT resources with very little capital investment. Need new servers, or more computing or storage power? No need to purchase new equipment: just rent Cloud space as and when you need it. This flexible, real-time service requires very little administration.

You basically delegate your infrastructure needs so as to adapt supply to demand, no matter how unpredictable that demand may be.

Cloud computing comes in three main flavours:

1. IaaS (infrastructure as a service)

This is the entry level of Cloud computing services. Basically, clients rent virtual machines to install the operating system and software they need. It can also include renting out storage space, for backup purposes for example. IaaS allows clients to extend their infrastructure by renting out just the amount of infrastructure they need from a server farm or data store. The client is responsible for any software maintenance required.

Hourly virtual server rental services, like Linode for example, comes under IaaS, as do Amazon EC2 and Amazon S3.

2. PaaS (platform as a service)

This variation of Cloud computing adds a preconfigured software environment to the infrastructure service. For example, for a virtual server, the server provider supplies, installs and maintains the operating system. The hosting of Web sites, where the client rents out both infrastructure (disk space, processor, RAM and network connectivity) and a ready-to-go software environment (LAMP, for example), comes under PaaS.

3. SaaS (software as a service)

In this case, clients rent the use of a software system, which is accessible through a Web interface. The application is hosted by the provider and runs on the latter’s infrastructure. Google’s Gmail, Microsoft Office Online and Slack are examples of SaaS.

Return of the thin client

The Cloud model has meant a return to the thin client of former client-server architectures. Chromebook is an example of a thin client, where most of the data and applications are on the Cloud, and the computer is basically reduced to an interface. The advantage of this model is that it provides low-cost workstations, a definite benefit in both the education and business fields.

On the other hand, if there is no Internet connection available, you’re practically helpless. Furthermore, Cloud computing service providers are vulnerable to turbulence, even the heavyweights: in 2012, an Amazon glitch brought down some of its largest IaaS clients, like Netflix, Instagram and Pinterest. And Microsoft Azure is a frequent flyer in this regard: just last September, it was once again brought down by a major DNS problem.

In short

Cloud Computing consists in using computing or storage resources on remote servers over the Internet, coming full circle to client-server architecture. It’s very simple: no need to cloud the issue.