Les nouvelles promesses de l’Internet des objets (2018)
Depuis quelques années, l’Internet des objets (IdO, IoT) est sur toutes les lèvres dans le milieu technologique. Le rêve de voir des millions d’appareils interconnectés, du simple grille-pain à l’automobile, semble imminent et les experts nous vantent les bienfaits de l’interconnectivité des objets qui nous entourent. Le déploiement ne se fait pas sans heurts par contre, et plusieurs de promesses passées ne se sont pas avérées. Assiste-t-on enfin à une consolidation de l’industrie ?
Gartner affirme qu’il y aura environ 21 milliards d’objets connectés en 2020. Et selon la firme IDC, les investissements reliés à l’IoT atteindront au même moment 1,29 billion de dollars annuellement. Cela représente un énorme marché.
Les enjeux
Mais même si le marché est définitivement là, l’enjeu, c’est que les développements actuels apparaissent souvent chaotiques, avec comme toile de fond une absence de standards d’interopérabilité ainsi que des risques associés à la sécurité qui sont bien réels.
Ce phénomène est par ailleurs bien normal et a été observé lors des balbutiements de nombreuses industries disruptives au cours de l’histoire ! Au départ, de petits joueurs en côtoient des plus grands alors que la technologie qui supporte la transformation se développe à vitesse grand V. L’histoire nous apprend également que la consolidation représente souvent la prochaine étape vers une adoption universelle.
Ça y est ?
IBM a marqué un coup l’année dernière vers cette nouvelle étape, avec l’inauguration d’un nouveau siège social consacré à l’Internet des objets à Munich. Ce projet représente un investissement de plus de 200 millions de dollars. L’entreprise a aussi annoncé que des initiatives IoT sont en cours avec Visa, Bosch et les chemins de fer français (SNCF), entre autres. Fondés sur la technologie d’intelligence artificielle Watson développée par IBM, ces projets représentent une partie des 3 milliards de dollars d’investissements sur 4 ans qu’IBM avait mis de l’avant en 2014.
L’initiative avec Visa, qui contrôle 60 % des transactions par cartes de crédit dans le monde, verra l’intégration des technologies liées à l’authentification sur la plateforme Watson. Ainsi, n’importe quel objet connecté intégrant Watson pourra devenir une plateforme de paiement propulsée par Visa ! Il s’agit là peut-être de la première combinaison réelle et viable entre l’Iot et le commerce. Les appareils ainsi connectés pourraient procéder à des achats, de manière tout à fait transparente pour les utilisateurs. On peut penser à une imprimante qui commanderait sa propre encre selon le niveau restant par exemple, sans intervention humaine.
Dans la même veine, l’intégration avec Bosch, le géant industriel allemand, permettra aux appareils de cette prestigieuse entreprise (électroménagers, outils, composantes automobiles…) de profiter du vaste réseau d’IBM pour entreposer, déployer et sécuriser les mises à jour de ses appareils. Ainsi, la compagnie pourra déployer des mises à niveau automatiques à des millions d’appareils connectés grâce à des procédures standardisées offertes par IBM.
Autre grand joueur à se placer sur le marché, Microsoft vient tout juste de présenter une très intéressante plateforme IoT orientée sécurité : Azure Sphere, qui allie microcontrôleurs sur mesure, service infonuagique et un système basé sur un noyau Linux (une grande première pour la firme de Redmond).
Même si certains verront l’ère de consolidation qui s’amorce comme la fin de l’ère de l’innovation débordante, il est à parier que le regroupement de grands joueurs mondiaux permettra un éclaircissement des règles et accélérera au final l’adoption par les consommateurs.
Update on the promises of the Internet of Things
For several years now, the Internet of Things (IoT) has been the talk of the technological town. The promise of connecting millions of devices, from toasters to automobiles, seems to be on the brink of materializing, as experts tout the advantages of interconnecting the objects that surround us. While the idea is appealing, its execution has left much to be desired, with many of the promises of interconnectivity not materializing. Could we now be witnessing a consolidation of the industry?
To give an idea of the significance of the market: Gartner estimates that 21 billion objects will be connected by 2020 and, by the same year, according to IDC, IoT-related investments will reach 1.29 trillion dollars a year.
The problem
The market is definitely there. The problem is that current development efforts are chaotic, in an environment with no interoperability standards and very real security risks.
But this is nothing new; just as chaotic was the growth of many disruptive industries throughout history. At inception, smaller players compete with larger ones, while the technology that supports transformation evolves at breakneck speed. History has also shown that consolidation is usually the first step towards universal adoption.
Are we there yet?
Last year, IBM brought us a step closer to industry consolidation when it opened a new headquarters dedicated to the Internet of Things, in Munich, Germany (an investment worth over 200 million dollars). It also announced that it is currently cooperating on IoT-related initiatives with, among others, Visa, Bosch, and the French national railway company, the SNCF. These projects, based on Watson, IBM’s proprietary artificial intelligence technology, are part of the 3 billion dollar investment over four years that IBM announced in 2014.
Thanks to its partnership with Visa, which controls 60% of all credit-card transactions in the world, authentication technologies will be integrated on IBM’s Watson platform, turning any Watson-based connected object into a de facto Visa payment platform. This means that consumers will be able to use any Watson-connected object to make purchases absolutely seamlessly. For example, a printer could order ink for itself as soon as it gets low, without any human intervention. This is perhaps the first real, viable example of an IoT-commerce joint venture.
In the same vein, IBM’s partnership with Bosch, the German manufacturing behemoth, will mean that Bosch products (appliances, tools, car parts, etc.) will benefit from IBM’s sprawling network for the storage, deployment and securing of updates. For example, Bosch will be able to automatically deploy updates to millions of connected objects thanks to IBM’s standardized procedures.
Meanwhile, Microsoft, another major player on the market, has just unveiled a most interesting security-focused IoT platform: Azure Sphere. This platform combines custom microcontrollers, cloud-based service and a Linux-based system (a first for the Redmond giant).
Though some will see the beginning of consolidation as the end of innovation, at the end of the day, cooperation between the world’s major players will clarify rules and, in the end, speed adoption by consumers.