Typo3, un CMS poids lourd (2016)

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Typo3 se traîne la réputation de grosse machinerie conçue pour le plaisir d’ingénieurs bavarois… renommée qui n’est pas totalement usurpée. En effet, il s’agit d’une plateforme complexe et laborieuse, assez populaire dans la vieille Europe, et très notamment dans les pays germanophones. Le champ d’utilisation où ce CMS excelle est assez limité.

Un simple blogue ? Un traditionnel site d’entreprise ou de produit ? Une boutique en ligne ? Passez votre chemin, à moins d’être déjà expert de la plateforme, aimer souffrir, ou encore avoir un faible pour la vaine complexité. Pour reprendre une image chère à la communauté Typo3, on ne peut pas comparer un vélo et un avion, les deux répondent à des besoins différents… Nous en conclurons que si l’apprentissage de WordPress est aussi difficile que celui de la bicyclette, maîtriser Typo3 peut effectivement ressembler à savoir piloter un Boeing.

Ce système de gestion de contenu écrit en PHP, a été créé par le danois Kasper Skårhøj et démarre en 1997 comme produit sous licence commerciale. En 2000, son créateur décide de passer en licence publique générale GNU, ce qui va contribuer à une plus large diffusion du CMS. À partir de 2003, Typo3 bénéficie d’une importante contribution de l’entreprise française Dassault Systèmes, spécialisée dans la CAO et la 3D, notamment en embauchant Kasper. En 2007, le gourou fondateur quitte le navire Typo3, préférant se consacrer à d’autres projets, comme l’étude de la Bible et l’élevage de ses enfants.

Dans son histoire, le logiciel a vu la naissance d’une branche importante : Neos. Il s’agit d’une version complètement réécrite qui devait être la version 5 de Typo3, mais ce projet baptisé Phœnix, puis Neos, est devenu autonome en 2008 alors que la version 4 de Typo3 poursuivait son propre chemin.

Typo3, aujourd’hui en version 8, montre typiquement ses forces sur un énorme site documentaire et tentaculaire, comme celui d’une multinationale industrielle ou encore d’une importante université. Gérer des centaines de contributeurs presque facilement, disposer d’une d’autorisations d’accès granulaires (de style Unix ACLs), garantir de strictes procédures de validation/publication (workflows)… Il sait faire. En outre, le CMS est connu pour la qualité de son code et n’a pas à ce jour rencontré de problème de sécurité majeur. La version 8, sortie le 28 mars dernier, apporte de multiples améliorations et exige PHP 7.0.

Airbus website, powered by Typo3.

À titre d’exemple, et pour revenir aux gros aéroplanes, le site d’Airbus repose sur Typo3. De très nombreuses pages, une structure complexe, plusieurs langues, des éditeurs aux quatre coins du monde, des procédures variées et sophistiquées… : de nombreuses exigences faisaient de Typo3 un bon candidat pour ce site.

De grandes organisations internationales comme l’Unesco, Amnesty International ou Greenpeace, font également confiance à Typo3. Au Québec, on trouve un nombre significatif de sites gouvernementaux, comme le site du Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, et de portails universitaires, comme celui de la Recherche à l’Université de Montréal.

Typo3 backend.

Ci-dessus, Typo3 propose un backend assez dépouillé et pas nécessairement des plus intuitifs.

En résumé, Typo3 est un produit de niche qui correspond à des cahiers des charges d’une certaine envergure, mais ne saurait être considéré comme un CMS d’une grande polyvalence. S’il offre des garanties de fiabilité, de sécurité, et de visibilité sur le long terme avec ses versions dites LTS (Long Term Support), ce qui est très apprécié des grandes entreprises, Typo3 est un produit complexe et sophistiqué qui demande au déploiement un investissement non négligeable, même si le logiciel est gratuit. À vous de déterminer si vous avez besoin d’un vélo, d'une auto ou d’un avion.

(Note : L’association exige que nous écrivions « TYPO3 », mais je suis rebelle à ce genre de formalisme typographique.)


Typo3, A Heavy-Duty CMS

Typo3 is said, perhaps rightly, to be a heavy-duty engine developed for the programming pleasure of Bavarian engineers: it is a labour-intensive, complex platform, rather popular in Europe, especially in Germanic countries. The field in which this CMS excels is narrow.

Do you just want a simple blog? A traditional enterprise or product Website? An on-line storefront? Then Typo3 is not for you, unless you’re already an expert with this platform, a masochist, or someone with a weakness for pointless complexity. To use a metaphor dear to the Typo3 community’s heart, you can’t compare a bicycle to an aeroplane: they serve different purposes. It follows that if learning WordPress is like riding a bicycle, then learning Typo3 is like getting your pilot’s license.

This PHP Content Management System was created by a Dane, Kasper Skårhøj, and released in 1997 under a commercial license. In 2000, Skårhøj decided to make it available under the GNU General Public License, making it that much more popular. In 2003, Typo3 benefitted from the significant contribution of French company Dassault Systèmes, specializing in CAD and 3D software, which also hired Skårhøj. In 2007, Typo3’s founder left the company to take on new challenges, namely studying the Bible and raising his children.

Under a previous iteration, Typo3 gave birth to a branch, Neos. Neos was supposed to be version 5 of Typo3, but it was such a significant overhaul that it was given a name of its own, Neos, and spun off in 2008. Typo3’s version 4 went its own way.

Typo3 is now on version 8. Its strong suit is the kind of complex, sprawling documentary sites favoured by large industrial multinationals or universities. It allows for painless management of hundreds of contributors, provides for granular access authorizations (not unlike Unix ACLs), and guarantees strict validation and publication workflow procedures, among others. Further, this CMS is highly regarded for its quality code; in fact, it has never encountered any major security issues. Version 8, released on March 28, features many improvements and requires PHP 7.0.

Speaking of aeroplanes, Airbus’s Website Typo3-based. Airbus’s many requirements, such as a large number of pages, a complex structure, several different languages, contributors from all over the world, and varied and sophisticated procedures, made Typo3 the ideal solution.

Airbus website, powered by Typo3.

Large international organisations such as Unesco, Amnesty International and Greenpeace also use Typo3; in Quebec, it underpins many government Web sites, like that of the Ministry of Education and Higher Education, as well as university portals, such as the Research unit of the University of Montreal.

Typo3 backend.

Above, an example of a Typo3 back-end: rather minimalist, and not terribly intuitive.

In short, Typo3 is a niche product that is well suited for sizeable projects with lots of specifications, but it is in no way a multipurpose CMS. Though it is reliable, secure and – a must for large companies – in it for the long haul, with its Long-Term Support (LTS) version, Typo3 is nevertheless a complex, sophisticated product requiring a significant start-up investment, even with the free software. It is up to you to determine whether you need a bike, a car or a plane!

(Note: The Association requires that we write it as “TYPO3”, but I hate typotyrants.)