Sitges, Marc D.
3 mai 1994.
Singulier
Écrire les gens que l’on vit
Concentrer le parfum des moments partagés. J’ai trois parfums en tête et l’odeur de deux corps : leur chaleur aussi, de peau et de souffle et tout l’abandon de leur sommeil. Ma passion va au troisième, sans repère, à peine effleuré ou frôlé parfois, silencieux à jamais peut-être ?
Je ne dis pas amour. Il paraît que c’est trop et si peu à la fois.
Avec L.
Temps frais, venteux, une Méditerranée qui ferait sa Bretagne.
J’ai la gueule de bois, en souvenir d’une nuit tequila dont je ne sais plus la fin. Il m’a ramené à l’hôtel et je devais être aveugle ou voir le néant à travers les choses et les êtres.
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13/05
C’est une ville dans le soir
Au large d’hier et de demain
Où nous sommes
Immobiles et suspendus
Si étranges l’un à l’autre
Qu’à l’approche de l’ombre
L’air se fait rare
Comme une houle lointaine
Où mon cœur ne bat pas
Et le tien est chamade
Au large d’hier et de demain
C’est une ville dans le soir
Où nous sommes
Immobiles et suspendus
Si étranges l’un à l’autre
Qu’à l’approche de l’ombre
Houle lointaine qui s’avance
L’air se fait rare
L’étendue est inquiète
Aux routes qui se pavent
D’empreintes incrustées
Mon cœur ne bat plus et le tien s’interrompt