Organiser des vides…

Organiser des vides
Mêler, intercaler
Remplir d’absence
S’arroger le droit
Ingérer des substances
Se perdre pareillement
Au détour des soirées
Où l’amour hébété
Tourne en rond de fatigue
Et de fumées intenses
Le corps perdu
D’immense lassitude
Et l’âme ?
Écraser donc la vie
En charges surhumaines
De circonstances, d’aléas,
Redevenir blême
Incapable
De pleurer des larmes
D’exprimer des rages
Du creux des mains tordues.
Épuiser, asphyxier,
Le sentiment intime
Et tout autre repère,
Accuser sans réception.
Mais si l’être est sincère
Ne pas pouvoir être tel,
Donner à l’infini
Comme un saut dans l’espace
Zébré de météores
De planètes refroidies
Par un soleil qui ne parvient pas
Le cerveau lavé
Et les idées vaines
Du corps posé
À l’endroit insignifiant
Où vous serez moins mal,
Osez le désir
D’une voix
D’un regard qui vous voit
Que vous regarderiez
D’un seul contact
Quelqu’il soit
Dites vous que neuf mois
C’est presque enfant en vous
Qui n’en finit pas d’exister
Sans haine ni rancœur
Sans faire payer pour l’autre
Cherchez le rayon, la chaleur
Non plus le besoin
Qui étouffe,
La permanence humble
Le simple quelquefois
La musique pour dormir
Assumez
La souffrance à venir
L’intolérable attente
La destruction sans doute,
Si vous êtes certains
De cette étreinte silencieuse.