Paris, le 1er mai 1993.
(…) Se dire aussi qu’au plus près de l’échéance, l’idée que l’on peut se faire de la mort réjouit celle du vivant dans son bouillonnement. Et par conséquent, le désir qui me tient de laisser pétiller l’effervescence, la lumière, ce meilleur de soi-même et des autres, corps et âmes. Sans espoir de partage, par respect pour le principe qui m’anime : émettre, promettre, créer ou crier, aimer par amour, recevoir sans surseoir. Pour être là, peu différent, mais certainement pas indifférent, sensible aux bras-le-corps, à vif comme la pulpe sous l’émail. Qui me touche me fait palpiter et battre jusqu’au sang. Ce battement est votre écho, un peu de vous au cœur de moi, quand il faut que vous y soyez.
Ne pas se mettre en quête, non plus, d’une inconscience et d’un non-dit. L’inconscient, c’est du temps accordé que l’on se donne par commodité de vie.
Or, le temps m’est repris et rien n’existe plus qui ne soit dit, écrit, inscrit en moi, aimé pour cela.
Garder enfin en mémoire que le souci est d’excellence et d’exactitude. Je m’offre donc à qui je veux, comme je le veux… et si l’on veut, comme l’on voudra, si vous le voulez.
Parce que rien n’est plus fort que vous, pas même l’idée que je m’en fais.
Voilà qui t’appartient, C., et revient à ta main.
(…)